" Les
Sociétés Secrètes "
- De Sumer à
nos jours -

"La
société secrète est la gardienne d'une illumination intérieure."
(allégorie de l'initié et de l'initiation)
De nombreuses sociétés secrètes, écoles de mystères, confréries, ou
encore fraternités se sont succédées au fil du temps - s'inspirant les
unes des autres, et puisant dans les différents enseignements "la
substance" pour accéder à leur propre élévation, illumination...
Les membres de ces groupes isolés - en quête de savoir, de pouvoir, ou
d'immortalité - s'engageaient alors par un serment solennel, à garder le
silence sur les rites et les symboles utilisés lors de leur
initiation.
Mais, force est de constater que des voiles sombres et illusoires (placés
intentionnellement ou non) nous empêchent encore
de voir cette Lumière qui - malgré les désirs égotiques
et les instincts primitifs - est bel et bien : présente.
|
La
Confrérie du serpent
[3OOO av. JC /
Sumer]
|
La libération, l'éveil spirituel
La CONFRERIE DU SERPENT
Parmi tous les animaux vénérés par les hommes de la préhistoire, aucun
ne l'était de façon aussi marquante et significative que le serpent, et
cela parce que le serpent était le symbole d'un groupe qui avait acquis
une grande influence dans les premières civilisations sur les deux
hémisphères de notre planète.

La confrérie du serpent était une confrérie savante qui
s'était donné pour but de répandre des connaissances spirituelles et
d'atteindre la liberté au niveau spirituel. Elle combattait l'esclavage d'êtres spirituels et essayait de
libérer l'humanité (…) Le mot originel de la Bible pour serpent, nahash,
tire d'ailleurs son origine de NHSH qui signifie "déchiffrer, trouver".
Le prince rebelle EA (Enki) fut le fondateur de cette "Confrérie du
Serpent". Dans les anciennes tablettes mésopotamiennes, on lit qu'Ea et
son père Anu possédaient une grande compréhension éthique et
spirituelle. Ce fut d'ailleurs ce savoir qui fut symbolisé plus
tard dans l'histoire biblique d'Adam et Eve.
(Voir Le Serpent Cosmique)
Ea se serait révolté non pas contre Dieu comme écrit dans la
Bible, mais contre les actes cruels de ses congénères. Mais, et malgré leurs
intentions louables, Ea et la Confrérie du Serpent ne réussirent pas à libérer les hommes (…) Ea
fut ensuite banni et calomnié par ses adversaires qui voulaient
s'assurer qu'il ne retrouverait plus jamais d'adeptes parmi les Hommes.
C'est ainsi que de "prince de la Terre", Ea passa à "prince des ténèbres".
(Source
: Appendice dans
Sociétés secrètes et leur pouvoir au 20ème siècle
) |
Les
mystères d'Osiris
[24OO av. JC /
Egypte Ancienne] |
La renaissance, l'immortalité
la légende
d'Osiris
Dieu de la fertilité et du renouvellement de la
nature, Osiris symbolise le cycle de la végétation qui meurt sous les
eaux du Nil et renaît après la décrue du fleuve. Cette idée de
renouvellement, voire de résurrection, permet à la figure d’Osiris de
s’étoffer au cours des siècles, et de devenir le symbole de la
résurrection des âmes dans l’au-delà. Fils aîné de Geb et de Nout, il
est reconnu par Rê comme son successeur. Après que Geb se soit retiré au
ciel, Osiris devient roi d’Égypte et épouse sa sœur Isis.
Selon la légende, à peine devenu souverain du monde, Osiris, Dieu
civilisateur, enseigne au peuple égyptien la loi,
l'agriculture, et le respect de la religion. Mais sa popularité auprès de
ses sujets provoque la jalousie de son frère Seth. Ce dernier parvient à
enfermer Osiris dans un coffre qu’il jette à la mer. Isis, sa
sœur-épouse, récupère sa dépouille et la garde cachée. Mais Seth
retrouve le cadavre, le dépèce, et en disperse les morceaux à travers le
pays. Isis entame une nouvelle quête, recueille ce qui reste de son
époux et, grâce à ses incantations, parvient à le ressusciter. C’est
alors qu’est conçu Horus, qui par la suite vengera la mort de son père et
accèdera au trône. Quant à Osiris, il devient dans le monde souterrain le
maître du royaume des morts, et le juge de l’âme des défunts.

Anubis présente le défunt à Osiris et place son cœur sur le plateau
d'une balance.
le culte
d'Osiris -
Parallèlement aux rites funéraires qui lui étaient attribués, les fêtes religieuses en l'honneur
d'Osiris étaient aussi très populaires. Elles se tenaient à Abydos où chaque
année on jouait une représentation de la légende osirienne. Une
procession était alors organisée lors de laquelle Osiris sur sa barque
massacrait ses adversaires. Ces cérémonies se
tenaient au 4ème mois de la saison de l'inondation, au moment où la
décrue du Nil entraînait une nouvelle floraison. Cette renaissance
végétale symbolisait la victoire de la vie sur la mort. Une poignée
d'élus pouvaient pénétrer dans le Temple ayant ainsi accès aux mystères
d'Osiris (alors que la majorité se contentait de déposer des offrandes à
ses portes). Des prêtres célébraient alors dans le secret des temples les
"mystères" de ce Dieu souterrain. |
L'alchimie
[ 800 av. J-C
] |
La
Transmutation
naissance et évolution de l'alchimie
L'alchimie est né à Alexandrie vers le 9e siècle av. JC. Les alchimistes
cherchaient alors à fabriquer, à partir de métaux divers, le métal
parfait que serait l'or. Simultanément, une école d’alchimie
se développa en Chine dont le but était également de découvrir des procédés
d’obtention de l’or.

Un peu plus tard, une autre école d’alchimie fleurira en Arabie de 750 à 1258.
Le premier ouvrage connu issu de cette école est le Summa
Perfectionis "Sommet de la perfection", attribué au scientifique et
au philosophe Geber. Cet ouvrage est le plus vieux livre sur la chimie à
proprement parler. Il décrit toutes les connaissances et croyances de
l’époque.
Héritiers des connaissances antiques, les alchimistes arabes
travaillaient avec l’or et le mercure, l’arsenic et le soufre, les sels
et les acides. Ils utilisaient différents procédés tels que la
distillation dans les alambics, la sublimation ou la cristallisation.
L’alchimie issue de l’Arabie se développa à travers l’Espagne et
l’Europe. Les premiers travaux connus de l’alchimie européenne sont ceux
de Roger Bacon et d’Albert le Grand. Ils cherchèrent à fabriquer ou à
découvrir une substance, la pierre philosophale, plus parfaite encore
que l’or, et qui pouvait être utilisée pour amener les métaux de base
jusqu’à la perfection de l’or.
une quête spirituelle
Mais l'alchimie est aussi une recherche spirituelle et demandait de ce
fait une initiation à ses mystères... Le concept fondamental de
l’alchimie dérive en effet de la doctrine selon laquelle toute chose
tend à atteindre la perfection. Les corps sont alors classés en
solides, liquides et vapeurs, et selon leur couleur.
Les textes alchimiques décrivent le processus de la fabrication de la
Pierre Philosophale. Ces descriptions ne sont pas linéaires par rapport
au processus opératoire, et il arrive souvent qu'un ouvrage ne livre
qu'une ou plusieurs parties du "Grand Œuvre". Le processus opératoire
est alors décrit de manière codifiée. Les alchimistes utilisent par
ailleurs de nombreux symboles pour permettre au chercheur de faire les
recoupements nécessaires, le lecteur apprend alors à édifier un système
philosophique dans lequel l'alchimie prend tout son sens.
la table d'émeraude
La
table d'Émeraude est le texte fondamental de l'Alchimie. Attribuée à Hermès Trismégiste "le trois fois grand",
elle contient les
préceptes de l'hermétisme. La figure
d'Hermès Trismégiste fut associée à
une divinité égyptienne, Thot, et considérée comme la divinité de la
Magie.
Paroles des arcanes d’Hermès :
"Il est vrai, sans mensonge, certain et très véritable : ce qui est en
bas est comme ce qui est en haut, et ce qui est en haut est comme ce qui
est en bas ; par ces choses se font les miracles d'une seule chose. Et
comme toutes les choses sont et proviennent d'un, par la méditation
d'un, ainsi toutes les choses sont nées de cette chose unique par
adaptation. Le Soleil en est le père, et la Lune la mère. Le vent l'a
porté dans son ventre. La terre est sa nourrice et son réceptacle. Le
Père de tout, le Thélème du monde universel est ici. Sa force ou
puissance est entière si elle est convertie en terre.
Tu sépareras la terre du feu, le subtil de l'épais, doucement avec
grande industrie. Il monte de la terre et descend du ciel, et reçoit la
force des choses supérieures et des choses inférieures. Tu auras par ce
moyen la gloire du monde, et toute obscurité s'enfuira de toi. C'est la
force, forte de toute force, car elle vaincra toute chose subtile et
pénétrera toute chose solide. Ainsi, le monde a été créé. De cela
sortiront d'admirables adaptations, desquelles le moyen est ici donné.
C'est pourquoi j'ai été appelé Hermès Trismégiste, ayant les trois
parties de la philosophie universelle. Ce que j'ai dit de l’œuvre
solaire est complet." |
les mystères
d'Eleusis
[700 av. J-C /
Grèce
Antique] |
Le Voyage de l'âme
- La (re)naissance
La ville d'Eleusis, à 25 km d'Athènes, était dédiée au culte de Déméter
(Déesse de la fertilité) qui apprit aux hommes l'agriculture. Les
mystères d’Éleusis se déroulaient alors en deux parties : Au printemps
avaient lieu "les petits mystères" - rites préliminaires non frappés par le
sceau du secret, et à l’automne (fin septembre-début octobre) se
tenaient "les grands mystères" - cérémonies secrètes que les initiés ne devaient en aucun cas
divulguer.
le mythe de Déméter
/
Perséphone
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(Perséphone et Hadès) |
Perséphone (anciennement
Coré "la fille" par opposition à Déméter "la mère") fut
enlevée par Hadès. Terrassée par la nouvelle, sa mère partit à sa recherche. C'est sous l'apparence
d'une vieille femme que Déméter
chemina jusqu'à Eleusis. Une fois arrivée, elle fut reçue par Céléos et Métanire. Elle mit
alors fin à son jeûne en buvant le kykéon, et se chargea
en secret d'immortaliser leur
fils Démophon (en le plongeant dans le feu). Surprise par Métanire, elle
s'interrompt et révèle à ses hôtes sa divinité ainsi que ses connaissances
qu'elle leurs chargera de transmettre.
Toujours inconsolable par la perte de sa fille, Déméter décida
d'empêcher les semailles de germer. Zeus et les autres Dieux la
supplièrent de laisser pousser les cultures mais elle menaça d'affamer
l'humanité si elle ne revoyait pas sa fille. Zeus céda et envoya Hermès
chercher Perséphone dans le monde souterrain des Enfers. Hadès accepta de rendre Perséphone à sa
mère mais cette dernière, ayant mangé les grains de grenade, était liée
pour l'éternité au royaume d'Hadès. Un compromis sera malgré tout trouvé
: Perséphone montera vers le Ciel au printemps, et retournera sous Terre à l'automne.
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L'initiation aux mystères
Les petits mystères, ouverts à tous, ont lieu à Agraï, à l’est
d’Athènes, sur les rives du fleuve Ilissos. Ils se déroulent
principalement sous la forme de rites de purification dans les eaux du
fleuve. C’est au cours des petits mystères que débute l’instruction des
candidats à l’initiation. Ces derniers, à la fin des cérémonies,
prennent le nom de mystes "initié".
À l’automne ont lieu les grands mystères, rites s’étalant sur 10 jours
accessibles aux seuls mystes. Ils débutent par le départ d’une
procession de jeunes hommes, les éphèbes, se rendant d’Athènes jusqu’à
Éleusis pour y chercher les hiéras (objets sacrés). Ceux-ci sont
ensuite rapportés voilés jusqu’à Athènes, où ils sont déposés dans le
sanctuaire de l’Éleusinion. Les cérémonies se poursuivent pour les
mystes par un bain purificateur dans la mer, où est également plongé un
porcelet qui est ensuite sacrifié. Une nouvelle procession part alors
d’Athènes pour retourner à Éleusis et y rapporter les hiéras. À Éleusis
se déroulent des célébrations de Déméter et Perséphone et des sacrifices
en leur honneur. L'initiation aux grands mystères a lieu dans le
Télestérion, après consommation d’une boisson sacrée, le kykéon.
le sceau du secret
Seuls les initiés avaient le droit de pénétrer dans le Télestérion et
d'assister aux mystères. Nul n'avait le droit d'en révéler le secret
sous peine de mort. Il est donc difficile de savoir précisément ce qui
se passait lors de ces cérémonies. Ils comprenaient probablement des
représentations sacrées de la quête terrestre de Déméter à la recherche
de sa fille Perséphone. Les initiés eux-mêmes entraient alors dans la
peau de Déméter, errant dans le Télestérion plongé dans l’obscurité. La
fin de la quête de la déesse et la réapparition à la surface de
Perséphone est signifiée par le retour de la lumière dans le temple et
la présentation aux initiés d’un épi de blé. Les grands mystères
comprennent une seconde étape, à laquelle ne peuvent participer que ceux
qui ont été initiés depuis une année au moins. Il s’agit certainement
aussi d’une représentation sacrée, mais qui, évoquant l’union de Déméter
et de Zeus, se rapproche plus d’un culte de la fertilité. C’est à la fin
de cette étape que les initiés prennent le nom d’epoptes "ceux qui
savent".
« Heureux
qui possède, parmi les hommes de la terre, la vision de ces mystères.»
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Les écoles de mystères
[600 av. J-C
/ Grèce
Antique] |
La
Philosophie des Sciences
l'école
ionienne / Thalès
(600 av. JC)
Thalès de Millet fit partie des fameux 7 sages de l’Ionie, il fut le père de
la philosophie, et le fondateur de l'école ionienne. Il voyagea en
Crète, en Asie, et en Egypte - où il apprit la connaissance des
mathématiques et de la géométrie. De retour en Grèce, il fonda cette
école des mystères. Il y enseigna la sphéricité de la terre, l'obliquité
de l'écliptique, et la vraie cause des éclipses de soleil et de lune. Il
parvint également à les prédire, en employant les méthodes que les
prêtres égyptiens lui avaient communiquées. Il dégagea de ses recherches
un premier élément, l’Eau, pour fonder ensuite une genèse “ physique ” à
partir des cosmologies magico-religieuses de la haute antiquité. Il
affirma en effet que l’eau est la substance primordiale dont procède
toute la matière. Thalès eut pour successeurs Anaximandre, Anaximène, et
Anaxagore qui fut d'ailleurs persécuté par les athéniens pour avoir
enseigné les vérités de cette école ionienne.
La
Libération de l'Ame
Orphisme
(500 av. JC)
Prélude au christianisme, l'orphisme constitue à la fois une religion
secrète à caractère initiatique et une philosophie : l'âme, prisonnière
du corps, porte le fardeau d'un crime originel ; elle ne sera libérée
qu'au terme de nombreuses incarnations en se purifiant par les jeûnes,
l'ascétisme et l'initiation spirituelle. C'est aussi la promesse d'une
vie post-mortem.
Dans les principes de l'orphisme, les hommes devraient donc se débarrasser du
côté titanique ou mauvais de leur nature et préserver uniquement la
nature "dionysiaque" ou divine de leur être. À travers une longue série de réincarnations, les hommes se
prépareraient ainsi à l'au-delà. S'ils avaient vécu dans le mal, ils seraient
punis, mais s'ils avaient vécu dans la sainteté, leur âme serait libérée
après leur mort.
Le mythe de Dionysos
Des fragments de passages poétiques, notamment des inscriptions sur des
tablettes en or découvertes dans les tombes de pratiquants orphistes du
6e siècle av. JC, suggèrent que l'orphisme était fondé sur une
cosmogonie centrée sur le mythe du dieu Dionysos, fils de Zeus et
Perséphone. Zeus voulait en effet faire de son fils le maître de
l'univers, mais Héra, jalouse, livra le jeune dieu aux Titans qui le
déchirèrent et le dévorèrent. Athéna, déesse de la Sagesse, parvint à
récupérer son cœur et le rapporta à Zeus, qui féconda Sémélé donnant
naissance à un nouveau Dionysos. Zeus punit alors les Titans en les
détruisant avec sa foudre, et créa la race humaine avec leurs cendres.
Les humains eurent donc une double origine : le corps terrestre était
l'héritage des Titans (nés sur la terre), l'esprit venait de la divinité
de Dionysos (dont les restes avaient été mélangés à ceux des Titans). |
L'école
pythagoricienne
[530 av. J-C / Grèce Antique] |
Les
Vibrations et la Transmigration des Ames
Pythagore
Originaire de Samos, Pythagore voyagea en Égypte et à Babylone où il fut
initié aux mathématiques, à l’astronomie, aux sciences orientales, ou
encore à la musique. Après douze années d'exil, Pythagore quitta
finalement Babylone et fonda une fraternité d'initiés à Crotone, au sud de
l'Italie. Outre une visée politique, la confrérie fondée par Pythagore
avait également une dimension morale et religieuse. Les pythagoriciens
adhéraient à certains mystères, semblables à ceux de l’orphisme.
Obédience et silence, abstinence de nourriture, simplicité
vestimentaire, modestie des possessions et examen de conscience, telles
étaient leurs règles.
La métempsychose
Les pythagoriciens croyaient également en l’immortalité et à la
transmigration des âmes (métempsycose). Ils avaient en effet l'intime
conviction que l'âme de chacun est prisonnière du corps, qu'elle est
délivrée de celui-ci après la mort, et réincarnée ensuite dans une
nouvelle forme de vie (supérieure ou inférieure selon le degré de vertu
auquel elle est parvenue). La fin suprême de l'homme serait de purifier
son âme en cultivant les vertus intellectuelles, en s'abstenant des
plaisirs sensuels et en accomplissant divers rites religieux.
La musique des sphères
Ayant découvert les lois mathématiques de la gamme musicale, les
pythagoriciens concluront que les mouvements planétaires produisent une
« musique des sphères » et développèrent une « thérapie par la musique »
dans le but de mettre l'humanité en harmonie avec les sphères célestes.
Ils identifièrent la science aux mathématiques, soutenant que toute
chose est composée de nombres et de figures géométriques. Ils
apportèrent d'importantes contributions aux mathématiques, à la théorie
musicale et à l'astronomie. Pythagore donnait alors ses conférences derrière un écran dans un
langage voilé qui ne pouvait être pleinement compris que par les initiés
les plus avancés. La phrase la plus significative de son instruction
concernait le concept fondamental à savoir que le nombre est à la fois
la forme et l'essence de la création.
"Dieu a tiré la Terre du Néant comme il a tiré le un du zéro pour créer
la multitude"
(citation gravée sur le fronton de l'école à Crotone)
|
le culte d'Isis
[4OO av. JC
/ Egypte + Empire Gréco-romain] |
Le
Souffle de la Vie - La Guérison
le mythe d'Isis
Protectrice des femmes, des enfants et des défunts dans l’au-delà, Isis
possède une habileté de magicienne. Avec l’aide de Nephtys, Anubis et
Thot, elle rend le souffle de la vie à son époux Osiris, après son
assassinat par leur frère Seth. Elle incarne le pouvoir de
vaincre la mort par l’amour - « seules ses paroles sont capables de
rendre la vie à la gorge qui étouffe ».

le culte d'Isis
C'est dans les derniers temps pharaoniques qu'apparaissent sur les bords
du Nil des sanctuaires dédiés à la déesse Isis. C'est ainsi que le
temple basé à Philae, et commencé par Nectanebo Ier vers 350 av J-C,
sera pendant des siècles le domaine d'Isis - la grande magicienne qui
règne sur la vie, la mort et la résurrection. Son culte se répandit
ensuite dans tout l'empire gréco-romain.
Partout les Grecs chantèrent le nom de l'Egypte, et répandirent
dans toute l'Europe le culte de la Femme-Mère Universelle. Ce sont eux
qui révélèrent quelques aspects de la sagesse des anciens prêtres.
Respectueux, ils turent ce qu'ils avaient acquis de la connaissance
cachée dans les sanctuaires. Habiles dans l'art de la parole, ils
laissèrent le voile d'Isis recouvrir les secrets initiatiques dont ils
devinrent les héritiers. |
Le culte de Mithra
[100 av. J-C / Empire
Gréco-romain] |
La
Lumière Eternelle
|
Mithra
Né d'un roc, Mithra préside à travers un certain nombre de miracles -
dont par exemple le jaillissement d'une source au cœur d'un rocher qu'il
avait frappé d'une flèche, ou encore la conservation de la puissance
vitale de la nature (l'immortalité).
Dieu perse de la Lumière, Mithra dompte puis terrasse le taureau (sa
propre animalité) en l'égorgeant. Dans l'Avesta, les écritures sacrées
zoroastriennes, Mithra apparaît comme le yazata "le bénéfique", l'esprit
du bien et l'ordonnateur du monde. Sauveur de l'Univers et du
monde divin, Mithra prendra ensuite place sur le char du Soleil. Les
Grecs d'Asie Mineure l'identifièrent en effet à Hélios.
Son culte fut ensuite introduit à Rome vers 68 av. JC par des pirates
ciliciens. Le mithraïsme se propagea alors dans toute l'Italie et les
différentes provinces romaines pendant le Bas-Empire. Il recevra le
surnom de « juge des âmes ». Et fut par ailleurs le rival du
christianisme.
|

"Mithra sacrifiant le taureau en
présence du soleil
et de la lune" (alors qu'un chien et un
serpent
boivent le sang qui sort de la plaie) |
Le mithraïsme
Le culte de Mithra était celui d’un ordre initiatique fermé, sélectif,
élitaire, où les divers degrés d’initiation comportaient la révélation
de secrets inconnus des membres des degrés inférieurs. Il se distinguait
des religions de masse du type oriental où tout pouvait être transmis à
tous. La loi du silence était la règle. Pour comprendre la religion de Mithra, il
faut se remémorer les courants gnostiques qui pratiquaient une pensée
symbolique orientée vers l’éternité. Servir Mithra obligeait l’initié à
aider non seulement la communauté des croyants, mais également l’humanité tout
entière pour la conduire sur la voie du salut et du bien. Culte secret,
réservé à une élite, il conduisait à la lumière...
L'initiation
L'initiation consistait en un certain nombre d'épreuves, dont un
ensevelissement rituel, symbole de la mort volontaire du néophyte à
l'ignorance du monde, et de sa renaissance à la vérité. Ce que
les adeptes de son culte (répartis en une stricte hiérarchie) devaient
retenir c'était l'assurance de la bonne marche du cycle cosmique. Mithra jouait
aussi un rôle important dans la prospérité de la
terre - le sang qui jaillissait du sacrifice d'un taureau
fécondait alors les espèces végétales et animales. Les adorateurs de Mithra pratiquèrent
des
sacrifices et des initiations rituelles dans des grottes secrètes, où les
affiliés s'engageaient par serment. Plus tard, les sacrifices sanglants furent remplacés
par une oblation de pain, d'eau et de vin... |
La Kabbale
[11ème siècle] |
L'Harmonie Cosmique / Un Tout Unifié
les RACINES
Les racines de la Kabbale sont liées à l'ancienne doctrine secrète
juive, mais ce n'est qu'au 11ème siècle que le nom "kabbale" apparut
pour la première fois dans un texte écrit par Salomon Ibn Gabirol, un philosophe juif.
Les Kabbalistes s'inspirèrent des enseignements délivrées dans les
Ecoles de Mystères Egyptiennes, mais également des philosophies rencontrées au cours de
leurs périples.
"de bouche à oreille"
Le mot kabbale (Qabalah en hébreu) signifie "réception", et
désigne l’acte de recevoir la tradition transmise de maître à disciple.
Cette Tradition rapporte que Moïse, après avoir reçu de la parole de Dieu les Tables
de la Loi - La Torah - préserva une partie de ces enseignements.
Ne pouvant les livrer au peuple, il les transmit de vive voix aux hommes
saints et aux "élus"...
Par la suite, cette révélation ne se fit (en partie) que de bouche à
oreille, sous le couvert du secret initiatique.
Ces
"choses qui ne se
disaient qu'à voix basse et de bouche à oreille"
se rapportaient non
seulement à la cosmogonie, mais aussi à l'eschatologie, à la
connaissance du temps, mais aussi du "nom ineffable" - dont la prononciation véritable était
alors expliquée. L'identité de l'être et de la pensée, l'essence du réel et de
l'idéal, fut également enseignée par cette tradition kabbalistique. L'idée fondamentale
étant
l'unité des mondes : Tout ce qui est contenu dans un monde inférieur se
retrouve sous la forme d'un archétype supérieur. L'Univers forme alors
un tout profondément unifié. A cette conception métaphysique, les
kabbalistes affirment qu'à l'origine toutes les âmes étaient combinées
en une seule.
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Le nom des 72 dieux |
Le nom ineffable |
L'Arbre des Sephirot |
Les Sephirot -
On trouve la première
formulation de la doctrine des sephirot dans le Sefer Yetsirah,
le "Livre de la création", composé entre le 2e et le 5e siècle après JC.
Il aura une influence très importante sur l'ensemble de la
tradition Kabbalistique. Les sephirot sont les 10 nombres élémentaires
qui constituent, avec les 22 lettres de l'alphabet hébraïque, les
éléments de la création. |
L'ordre des Templiers
[12ème siècle] |
La libre
circulation des pèlerins
Religieux
et militaire à la fois, l'Ordre des Templiers naquit lors de la deuxième
croisade, en Terre Sainte. Il fut créé le 27 décembre 1118 à Jérusalem
à partir d'une milice appelée Les Pauvres Chevaliers du Christ et du
Temple de Salomon. L'Ordre s'accrut rapidement et bientôt les
Chevaliers du Temple constituèrent une véritable et puissante armée.
Malgré cela, ils finirent par succomber sous le nombre et quittèrent le
Proche-Orient pour se replier en Europe, où ils s'étaient transformés en
bâtisseurs et en propriétaires terriens.

Les Templiers tracèrent alors des routes, construisirent des ponts,
dressèrent des places fortes, et établirent des fermes et commanderies
dans tout les royaumes d'Europe. Ces travaux nécessitèrent notamment un
grand nombre de compagnons. Les ouvriers, les maçons, les charpentiers,
et les tailleurs de pierre ainsi enrôlés étaient francs, c'est-à-dire
libres, lorsqu'ils décidaient d'observer les règlements des templiers.
C'est ainsi que s'organisèrent des compagnies ouvrières et
compagnonniques qui édictèrent leurs règles et leurs signes tels que
nous les connaissons encore aujourd'hui.
Philippe Le Bel, pour s'emparer du trésor et des biens des Templiers
leurs fit un procès en les accusant des pires crimes. Le Grand
Maître Jacques de Molay fut, avec quelques uns de ses pairs, brûlé pour
hérésie le 18 mars 1314 à Paris, sur un bûcher dressé sur l'Île de la
Cité. Mais la connaissance et l'enseignement des Chevaliers du Temple
perdura. On en retrouve d'ailleurs la trace dans les symboles et les
rituels de la Maçonnerie contemporaine. |
La Franc-maçonnerie
[14ème siècle] |
Le
Temple de l'Alliance Eternelle / L'Union des Savoirs
Du légendaire Hiram découlent la plus part des rituels initiatiques
utilisés de nos jours avec plus ou moins de références à Salomon, à son
temple, et à quelques autres récits bibliques totalement ou
partiellement repris selon les obédiences.

la légende d'Hiram
La légende rapporte qu'Hiram travaillait depuis 7 ans à
l'édification du Temple. Les travaux touchant à leur fin, 3 compagnons -
désireux de s'attribuer les privilèges du maître - se postèrent chacun
devant une porte du temple. Le premier compagnon demanda la parole
secrète au maître, mais ce dernier lui répondit qu'il n'était pas
possible de l'obtenir ainsi, et qu'il fallait avoir la patience
d'attendre le moment opportun.
Le compagnon frappa alors l'architecte au
cou à l'aide d'une règle - cette blessure symbolise la mort physique
d'Hiram.
Le 2ème
compagnon, ayant
obtenu la même réponse,
porta sur
le sein gauche du maître un puissant coup d'équerre - c'est la mort
sentimentale.
Chancelant, Hiram se dirigea vers la 3ème porte et se
trouva confronté au dernier compagnon qui lui posa la même question. Le
coup de maillet porté sur son front acheva son agonie - cette troisième
mort correspond à la mort mentale de l'architecte.
Les 3 meurtriers
se demandèrent alors s'ils connaissaient la parole secrète du maître,
mais aucun d'eux n'avait
pu l'obtenir. Comprenant l'inutilité de leur crime, ils plantèrent à
l'endroit où ils avaient enseveli Hiram un rameau d'acacia, arbre de
Vie.
Cette légende marquera fortement la symbolique maçonnique, ainsi que les
différentes cérémonies
initiatiques. L'accession au grade de maître reprend d'ailleurs les
étapes de l'assassinat d'Hiram qui doit d'abord "mourir" pour renaître.
"Êtes-vous
maître ? - L'acacia m'est connu."
Hiram de Tyr (dans la bible)
Selon
le 1er Livre des Rois, Hiram de Tyr était un excellent
bâtisseur. A la demande de Salomon (3ème roi d'Israël,
vers 950 av. J-C),
Hiram s’occupa de la décoration du Temple "La maison de l'Éternel" -
qui
abrita pour un temps l'Arche d'Alliance.
Il réalisa entre autres la Mer d’airain (gigantesque
réservoir d’eau lustrale), dix bassins de bronze, ou encore les deux colonnes de
bronze, baptisées Jakin et Boaz, qui jouèrent par la suite un rôle
symbolique et considérable dans la Franc-Maçonnerie.
1er Livre des Rois (Chap.VII, 13-22)
-
Le roi Salomon fit venir de Tyr Hiram,
fils d’une veuve de la tribu de Nephthali, et
d’un père Tyrien, qui travaillait sur l’airain. Hiram était rempli de
sagesse, d’intelligence, et de savoir pour faire toutes sortes
d’ouvrages d’airain.
Il arriva auprès du roi Salomon, et il exécuta tous
ses ouvrages.
Il fit les deux colonnes d’airain (…) Il dressa les colonnes dans
le portique du temple ; il dressa la colonne de droite, et la nomma Jakin ;
puis il dressa la colonne de gauche, et la nomma Boaz.
Il y avait sur le sommet des colonnes un travail figurant des
lis. Ainsi fut achevé l’ouvrage des colonnes.

La franc-maçonnerie "opérative"
(14ème
siècle)
La Franc-Maçonnerie tire également son origine des bâtisseurs
(cathédrales, abbayes, monastères) et tailleurs de pierre de l'époque.
Ces compagnons/apprentis/maîtres bâtisseurs se réunissaient alors dans
des loges, et se transmettaient les secrets du métier de génération en
génération. Quatre siècles plus tard, cette première Franc-Maçonnerie
sera désignée comme "opérative", en raison de son côté purement
professionnel. À partir du 16ème siècle, ces cercles de bâtisseurs
commencèrent à s’ouvrir à d’autres corps de métiers puis,
progressivement, à admettre dans leurs rangs des hommes fortunés, des
hommes de loi, des ecclésiastiques, des philosophes, des médecins, ou
encore des artistes... Dès lors, la Franc-Maçonnerie dite "spéculative"
commença à émerger.
La franc-maçonnerie "spéculative"
(18ème
siècle)
Les secrets de la Franc-Maçonnerie opérative (liés aux métiers de
tailleur de pierre ou d'architecte) se verront peu à peu dilués dans les mystères
de l'époque
(l'alchimie, la kabbale, les principes réformateurs de la Rose-Croix, ou
autres doctrines hermétistes).
Les membres de cette franc-maçonnerie
dite "spéculative" entrevoyaient alors une synthèse possible entre la
philosophie, la science expérimentale, et la magie antique. Le 24 juin
1717, quatre loges londoniennes se rassemblent en une seule et même
loge. La première "Grande Loge de Tous les Temps" basée à Londres
confiera alors à l'écossais James Anderson la rédaction d'un livre des
Constitutions (contenant à la fois l'histoire légendaire de la
fraternité et les obligations des francs-maçons).
Initiations
/ Les 33 degrés
Dans chacun des rituels, nous retrouvons une structure commune, le
«Grade».
Les grades sont les degrés de l’initiation correspondant
au niveau de connaissance, de spiritualité et de capacité à raisonner
selon les lois maçonniques. Les trois premiers grades sont l’«apprenti»,
le «compagnon» et le «maître» (90% des francs-maçons sont d'ailleurs
confinés dans ces grades, sachant qu'il y en a 33 en tout, et ne les
dépasseront jamais). Les loges qui forment ces premiers degrés sont
appelées «Loges bleues».
Les révélations se transmettent alors sous forme d'enseignement de
génération en génération. L'initiation est une cérémonie sans définition religieuse
pendant laquelle le profane accède à la Lumière symbolique, propice à la
la découverte de lui-même et des autres.
Bien qu'initié, le Franc-maçon
reste toujours dans une voie initiatique exigeant une permanente
ouverture d'esprit, et une continuelle volonté de rechercher ce qui est
juste et vrai...
|
La Fraternité des Rose-Croix
[17ème siècle] |
Le
Savoir / La sagesse
origines
La Rose-Croix est une fraternité internationale vouée à la quête de la
sagesse ésotérique. Son emblème est formé d'une rose rouge placé au cœur
d'une croix. L'origine de leur ordre remonte à l'Égypte ancienne et a
perduré à travers les siècles en restant volontairement dans l'ombre
pendant longtemps. Les enseignements des rosicruciens constituent une
combinaison de différents éléments empruntés à l'hermétisme égyptien, au
gnosticisme, à la Kabbale juive, ainsi qu'à d'autres croyances et
pratiques occultes.
les 3 manifestes -
L'existence des Rose-Croix fut révélée publiquement par
une large diffusion de 3 manifestes de la fraternité : "Fama Fraternitatis"
- La "Confessio
Fraternitatis" - "Les Noces Chimiques de Christian Rosenkreutz"
(parus respectivement en 1614, 1615 et 1616).
La « Fama Fraternitatis »
révèle l'existence de l'Ordre de la Rose-Croix à travers l'histoire
allégorique de Christian Rosenkreutz (1378-1484). Depuis le périple
qu'il mena à travers le monde, en passant par la création de la
Fraternité rosicrucienne, jusqu'à la découverte de son tombeau. Lorsque
les Rose-Croix le découvrirent en 1604, ils virent alors sur le sommet
de la porte, indiqué en grands caractères :
« Je m'ouvrirai dans 120
ans ».
La « Confessio Fraternitatis » complète le
premier Manifeste, d'une part en insistant sur la nécessité pour l'Homme
et la société de se régénérer, et d'autre part en indiquant que la
Fraternité des Rose-Croix possède une science philosophique permettant
d'opérer cette Régénération. Pour justifier sa publication, la Confessio
Fraternitatis expose les 37 raisons qui poussent la confrérie,
jusqu'alors secrète, à dévoiler son existence pour lancer son appel aux
savants. En cela, elle s'adresse avant tout aux chercheurs désireux de
participer aux travaux de l'Ordre, et d'œuvrer au bonheur de l'Humanité.
L'aspect prophétique de ce texte intrigua beaucoup les érudits de
l'époque.
« Les Noces Chimiques de Christian Rosenkreutz »
écrit par Johann Valentin Andréa,
se présente comme un roman
alchimique. Il retrace les 7 journées au cours desquelles
Christian Rosenkreutz assiste à des noces royales. Invité par une
messagère ailée, il quitte son ermitage pour se rendre à ce mariage.
Après quelques périples, il arrive au sommet d'une haute montagne, avant
de franchir 3 enceintes successives. Là, comme les autres invités, il
est soumis à l'épreuve de la balance et jugé assez vertueux pour
participer au mariage. Alors que l'on s'attend à
assister à un mariage, c'est la décapitation de la famille royale que
Christian Rosenkreutz nous décrit. Les cercueils sont ensuite embarqués
sur sept navires en partance pour une île lointaine.
Arrivés à
destination, ils sont déposés dans un curieux bâtiment de sept étages :
la Tour d'Olympe. La suite du récit nous fait assister à une étrange
ascension des invités à travers les sept étages de la tour. A chaque
étape, sous la direction d'une femme et d'un vieillard, ils participent
à des opérations alchimiques. On procède à une sorte de
distillation des dépouilles royales dont on récupère un liquide qui
donne bientôt naissance à un œuf blanc. De celui-ci naît un oiseau qui
sera engraissé pour ensuite être décapité et réduit en cendres. Avec ces
résidus, les invités fabriquent deux minuscules statues. Ces homoncules
sont nourris jusqu'à ce qu'ils prennent la taille d'adultes. Une
dernière opération leur communique la flamme de vie. Les deux homoncules
ne sont autres que le roi et la reine qui s'éveillent à nouveau à la
vie. Peu après, ces derniers
reçoivent leurs invités dans l'Ordre de la Pierre d'Or, et tous
retournent au château. Cependant, Christian Rosenkreutz, lors de sa
première journée au château, avait commis une indiscrétion. Il avait
pénétré dans le mausolée où gisait Vénus endormie. Cette indiscrétion
lui vaudra d'être condamné à devenir le gardien du château.
(Source :
Rose-Croix, Histoire et mystères) |
Les « Illuminés de Bavière »
[18ème siècle] |
La
Naissance d'un Nouvel Ordre Mondial
1776
-
Adam Weishaupt, ancien jésuite et professeur de droit canonique, créa avec l'aide
d'Adolf von Knigge (un aristocrate allemand franc-maçon) et
l'apport financier de Mayer Amschel Rothschild (banquier et fondateur
d'une puissante dynastie familiale), une organisation qu’il nomma
"L'Ordre des Illuminés", des "Illuminati", ou encore des
"perfectibles". Son ambition première était alors de détruire
toute religion et société existante. Hostile à l'autoritarisme
catholique, Adam Weishaupt nourrissait en effet l’ambition d’une vaste réforme
culturelle, dont la société avait selon lui besoin.
« Nous
devons tout détruire aveuglément avec cette seule pensée : le plus
possible et le plus vite possible.»
(A.
Weishaupt)
1777/1782
- Adam Weishaupt s'infiltrera dans une loge Franc-maçonnique de
Munich. Tout en s'inspirant des enseignements, rites, et grades auxquels
il fut initié - il séduira certaines loges de ses desseins "éclairés".
Cinq ans plus tard, l'alliance entre les Francs-maçons et les "Illuminés
de Bavière" fut scellée à Wilhelmsbad.
En contrôlant les "Illuminés de Bavière", les Rothschild exerçaient par
la même
leur influence sur d'autres loges secrètes importantes et
influentes de l'époque.
1785
- L'ordre des Illuminés de Bavière fut "publiquement" perçu comme une
conspiration destinée à détruire l’Eglise et le pouvoir mit en place.
Officiellement aboli, cet Ordre continua néanmoins son Œuvre à l'abri
des regards.
« La
grande force de notre Ordre réside dans sa dissimulation ; qu'il
n'apparaisse jamais sous son nom propre, mais toujours sous le
couvert d'un autre nom, d'une autre activité... »
(A.
Weishaupt)
LES 13 GRADES
L'Ordre
des illuminés est composé de 13
grades (symbolisés par les 13 paliers de la pyramide). Les membres de la
base étaient alors isolés, ne connaissant pas ceux du niveau supérieur,
tout en leur devant néanmoins l'obéissance. Dans chacune des classes, les adeptes
étaient chargés de se surveiller mutuellement, et de recruter par la
même occasion de nouveaux initiés.
|
The Skull and Bones
[19ème siècle] |
Le Pouvoir
/ Le Culte du Secret / Le Développement d'un Réseau
1832
- Implantée dans l'Université de Yale, aux Etats-Unis, le « Skull and
bones » - également appelé "Chapter 322" ou encore "Brotherhood of Death"
- fut fondée en 1832 par 2 étudiants : William Huntington Russell
et
Alphonso Taft. Cette société secrète recherchera avant tout des
étudiants de troisième année aux qualités sportives et/ou
intellectuelles, des sortes de leaders ayant de fortes personnalités et
si possible, un bon compte en banque. Personne ne peut décider de
devenir membre de l’organisation Skull and Bones, il faut en effet être
choisi ou "élu" par les anciens.
Recrutement -
Chaque année en avril, 15 étudiants sont repérés et désignés d'une simple tape
sur l'épaule. Si l'étudiant accepte de rejoindre la confrérie, il est
invité à se rendre dès le lendemain sur High Street, dans une
mystérieuse bâtisse appelée "The Tomb" (La Tombe). Encadrés
par les plus anciens, les membres s'y réunissent en secret 2 fois par
semaine (tous les jeudis et dimanches), pour discuter entre autres de
leur vie personnelle, de leurs études, ou encore de leurs projets
professionnels. Des débats sur des questions politiques, sociales, et
ésotériques y sont également tenus.
Ce club très fermé reposera alors sur trois fondements : le principe de
l’élection, le goût du secret, et le développement d’un réseau.
Emblème
-
Dès sa première année d'existence, la
tête de mort et les ossements serviront d'emblème à cette société secrète. Quant au chiffre 322, son
interprétation reste multiple. Certaines théories pensent qu'il renvoie
à la mort de Démosthène (un orateur et politicien grec, célèbre pour son
éloquence et sa véhémence) qui se suicida en 322 av. JC. D'autres y voit une référence au 322ème
chapitre des Illuminés de Bavière, ou encore un lien avec la mort d'Adam
Weishaupt (au 322ème jour de l'année).
"Qui est
le fou, qui est le sage, le mendiant ou le roi ?
Qu’ils
soient pauvres ou riches, tous sont semblables dans la mort."
Rapidement après sa fondation, l'Ordre “Skull & Bones” prit une tournure
beaucoup plus "occulte et rituel", et devint alors un instrument de
pouvoir dans les mains d'un vaste réseau politico-financier.
|
A.M.O.R.C
[20ème siècle] |
Harmonie Cosmique / La Maîtrise des Lois de l'Univers
Antiquus
Mysticusque Ordo Rosae Crucis
1909
- Harvey Spencer Lewis, qui étudiait l'ésotérisme depuis de
nombreuses années et qui s'intéressait particulièrement à la philosophie
rosicrucienne, se rendit en France, afin d'y rencontrer les responsables
de l'Ordre. Après avoir subi de nombreux examens et diverses épreuves,
il fut initié à Toulouse et chargé officiellement de préparer la
résurgence de l'Ordre de la Rose-Croix en Amérique, alors que la
Première Guerre mondiale se profilait en Europe.
1915
- Un Manifeste fut publié aux États-Unis pour annoncer le nouveau
cycle d'activité de l'Ordre, qui fut alors désigné sous l'appellation «
Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix » (A.M.O.R.C.). Cet Ordre se
définissait lui-même comme étant un « mouvement philosophique,
initiatique et traditionnel mondial, non sectaire et non religieux,
apolitique ».
« La plus large tolérance dans la
plus stricte indépendance »
Nommé Imperator (du latin "Imperare sibi", qui signifie Maître de
soi), H.S.Lewis développa les activités de l'Ordre en Amérique, et
commença à mettre les enseignements rosicruciens par écrit. Dans son
Histoire complète de l'Ordre de la Rose-Croix, Harvey Spencer Lewis
affirmera que d'après la tradition orale des Rose-Croix, la grande école
de Mystères de Thouthmôsis, qu'il nomme la « Grande Fraternité
Blanche », donna naissance à l'Ordre qui plus tard utilisera le symbole
de la Rose et de la Croix.

initiation
Un enseignement (d'une trentaine d’années et basé sur différents degrés)
est mis à la disposition des membres de l'AMORC. Cet enseignement est
fondé sur une recherche strictement personnelle. Selon l’AMORC, deux
mots expriment cette recherche : harmonie avec le Cosmique, et maîtrise
de soi, du cosmos, des lois de l'univers. L'enseignement de l'AMORC est
également envoyé sous forme de documents mensuels d'une dizaine de
pages. Ces monographies traitent essentiellement de philosophie occulte
et d'ésotérisme (l'aura, l'alchimie spirituelle, les grands initiés, le
karma et la réincarnation, les cycles cosmiques, les vibrations de la
matière, les phases de la conscience humaine, les manifestations de la
vie, la guérison métaphysique, les centres psychiques, les sons vocaux,
son symbolisme universel etc...) D'après la brochure intitulée : « la
Maîtrise de la Vie », ces enseignements tiennent compte d'une certaine
« progression » à travers différents degrés...
Les 9 premiers degrés |
 |
1. Les lois du macrocosme et du microcosme.
2. La conscience humaine. La pratique de la relaxation et de la
concentration.
3. Les Lois de la Vie, la Force Vitale, la Nature, et l'Âme Universelle.
4. L'Évolution cosmique.
5. L'histoire de la Philosophie selon l'AMORC.
6. La thérapeutique rosicrucienne.
7. Le corps psychique de l'homme, le voyage astral.
8. Les origines de l'Homme et de la destinée. Le concept de Dieu, l'Âme
Universelle, l'âme humaine et ses attributs. L'avant-vie, le mystère de
la naissance, le libre arbitre, le karma, le mystère de la mort,
l'après-vie, la réincarnation, l'assistance aux mourants, le pouvoir de
la prière, etc.
9. Le symbolisme traditionnel et les principes mystiques qui s'y
rapportent. |
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